Renforcer les soins de santé : formation historique sur les soins complets en matière d'avortement au Cameroun

Dans le cadre d'une initiative novatrice, la Société des gynécologues et obstétriciens du Cameroun (SOGOC), en partenariat avec la FIGO, a formé avec succès plus de 300 praticiens médicaux des dix régions du Cameroun sur les soins complets de l'avortement. Cette initiative de formation, soutenue par la Le projet Advocating for Safe Abortion de la FIGOa permis d'améliorer les connaissances et les compétences nécessaires pour gérer les problèmes de santé liés à l'avortement dans le pays.
Relever les principaux défis en matière de soins liés à l'avortement
Les participants, désireux d'approfondir leurs connaissances, ont souligné leur souhait d'en apprendre davantage sur la gestion clinique de l'avortement provoqué, le contexte juridique entourant l'avortement au Cameroun et les stratégies de communication efficaces pour prévenir les avortements à risque. Les sessions de formation comprenaient des exercices interactifs conçus pour illustrer la prévalence des avortements à risque, en soulignant que cette question a personnellement affecté de nombreux participants.
Grâce à des activités telles que des ateliers pratiques et l'exercice du "franchissement de la ligne", les participants ont été confrontés à la dure réalité et à l'impact des pratiques d'avortement à risque, reconnaissant qu'elles ont coûté la vie ou affecté des proches dans leur entourage. Ces moments forts ont favorisé un changement d'état d'esprit, promouvant l'empathie envers les femmes et les jeunes filles et encourageant les prestataires de soins de santé à donner la priorité aux soins des patients plutôt qu'à leurs convictions personnelles.
Un appel au changement : témoignages des participants
Les réactions à la formation ont été extrêmement positives, de nombreux participants faisant état d'un changement significatif dans leur approche du traitement des cas liés à l'avortement, en particulier à la lumière des lignes directrices établies par le code pénal camerounais. Les praticiens médicaux s'accordent de plus en plus sur la nécessité de poursuivre la formation dans ce domaine essentiel de la santé des femmes dans le pays.
"L'atelier sur l'atténuation de la mortalité et de la morbidité maternelles dues aux pratiques d'avortement à risque au Cameroun est arrivé à point nommé. Il s'agissait d'une session engageante et pratique, particulièrement pertinente pour les prestataires de soins de santé de première ligne tels que les médecins et les infirmières. L'expérience a remis en question nos croyances, valeurs et attitudes individuelles à l'égard de l'avortement sans risque, a clarifié notre compréhension du cadre juridique et a renforcé nos connaissances sur les meilleures pratiques en matière de soins respectueux"
Dr Obase Ralph, gynécologue résident
Présentation de la procédure d'orientation des victimes de viols
À la fin de la formation, la SOGOC a dévoilé un document complet sur la voie d'orientation adapté à la prise en charge des victimes de viol dans les établissements de soins de santé. Ce document constitue une ressource essentielle, décrivant des lignes directrices normalisées pour les soins médicaux, le traitement et les services de réadaptation pour les survivants. Développée en collaboration avec les ministères et les organisations axées sur la santé et les droits sexuels et reproductifs (SRHR), la publication répond au besoin urgent d'une réponse cohérente aux défis auxquels sont confrontées les parties prenantes lors de la prise en charge des victimes de violences sexuelles.
La SOGOC souligne que, bien qu'il existe plusieurs manuels concernant la prise en charge des victimes de viol, aucun d'entre eux ne fournit une feuille de route claire pour la prise en charge des grossesses résultant d'un viol. Ce nouveau document vise à combler cette lacune, en veillant à ce que les prestataires de soins de santé disposent des outils nécessaires pour gérer efficacement ces situations complexes.
Un engagement à réduire la mortalité maternelle
Cette initiative de formation s'inscrit dans la mission plus large de la SOGOC de réduire la mortalité et la morbidité maternelles au Cameroun. Selon l'enquête nationale sur la démographie et la santé de 2018, le taux régional de mortalité maternelle s'élève de manière alarmante à 1 025 pour 100 000 naissances vivantes, ce qui est nettement plus élevé que la moyenne nationale de 406. Environ 13 % de ces décès sont attribués à des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses. En s'attaquant au problème des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses, la SOGOC vise à faire des progrès considérables dans la réduction des taux de mortalité maternelle dans l'ensemble du pays.
Changer les mentalités et les attitudes
L'engagement de la SOGOC en faveur d'une formation complète sur les soins liés à l'avortement permet non seulement de doter les prestataires de soins de santé de compétences essentielles, mais aussi de favoriser une culture d'empathie et de compréhension à l'égard des femmes confrontées à des circonstances difficiles. Alors que la société continue de défendre la santé des femmes, elle invite davantage de prestataires de soins de santé à s'engager dans des initiatives de formation qui ouvrent la voie à des soins plus sûrs et plus compatissants pour tous. Ensemble, nous pouvons créer un avenir meilleur pour la santé des femmes au Cameroun.